Aigle royal

Aigle royal. © Alexandre Anctil, ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Nom français
Aigle royal

Autre(s) nom(s) français
Aigle doré, aigle fauve, aigle commun

Nom anglais
Golden eagle

Autre(s) nom(s) anglais
Black eagle, Dark eagle

Nom scientifique
Aquila chrysaetos

Grand groupe
Oiseaux

Sous-groupe
Oiseaux de proie

Espèce à statut
Vulnérable

Description

L’aigle royal est un oiseau de proie actif le jour. Au sommet de la chaîne alimentaire, ce prédateur occupe une place très utile dans les écosystèmes. Particulièrement sensible aux activités humaines, sa présence est un bon indicateur de la qualité de l’environnement.

L’aigle royal est un animal à déclaration obligatoire. En tout temps, si vous trouvez un aigle royal blessé ou mort, contactez SOS Braconnage — Urgence faune sauvage au 1 800 4632191.

Identification

Taille

Longueur totale du mâle : 76 à 89 cm; de la femelle : 89 à 104 cm; envergure d’ailes : 185 à 224 cm.

Poids

De 3 à 6 kg.

Coloration

Le plumage de l’aigle royal est brun foncé. Les plumes sur le dessus de sa tête et sa nuque sont dorées et la queue est discrètement rayée. L’aigle royal juvénile a deux taches blanches sur les ailes ainsi qu’une bande blanche à la base de la queue.

Distinction

L’aigle royal possède un bec de couleur plus foncé que celui du pygargue à tête blanche. Il possède aussi des plumes sur les pattes jusqu’aux orteils. En vol, l’aigle royal tend à planer en surélevant légèrement la pointe de ses ailes, ce qui lui donne une forme de V aplati. Quant au pygargue à tête blanche, il tient généralement ses ailes bien droites.

L’aigle royal adulte ressemble beaucoup au pygargue à tête blanche juvénile, puisque ce dernier n’a pas encore développé le plumage blanc caractéristique de sa tête. Aussi, le pygargue à tête blanche juvénile possède des plumes blanches aux aisselles, contrairement à l’aigle royal.

Espèces similaires

Pygargue à tête blanche

Buse pattue

Busard des marais

Répartition

L’aigle royal est largement répandu en Amérique du Nord. Il existe deux populations :

  • la population de l’Ouest qui s’étend du Mexique à l’Alaska et de la Colombie-Britannique à la Saskatchewan;
  • la population de l’Est qui est répartie du Québec à la Virginie et du Manitoba au Labrador.

Au Québec, l’aigle royal niche dans cinq régions administratives :

  • le Nord-du-Québec;
  • la Côte-Nord, dont l’île d’Anticosti;
  • la Gaspésie;
  • le Bas-Saint-Laurent;
  • la Capitale-Nationale.

La majorité des aigles royaux du Québec sont migrateurs. Ils hivernent dans l’est des États-Unis, dans certains États du Midwest ou dans le sud du Canada.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec saisonnièrement, principalement durant la période de reproduction.

État de la situation

Les données historiques sur la taille de la population de l’aigle royal sont pratiquement inexistantes. Toutefois, il est estimé que plusieurs facteurs d’origine humaine sont responsables d’une diminution de l’effectif et limitent l’expansion de l’espèce au Québec.

La population d’aigles royaux semble montrer une tendance stable et même une légère hausse depuis 2006, malgré les menaces qui pèsent toujours sur l’espèce. Afin de favoriser le rétablissement de l’aigle royal au Québec, il est nécessaire de poursuivre les efforts de protection, de recherche et de sensibilisation.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S3B.

Suivi

Au Québec, l’aigle royal fait l’objet d’un programme de suivi. Des inventaires sont réalisés pour préciser les tendances démographiques des populations. Chez les rapaces, la santé de la population est mesurée généralement à partir de suivis de la nidification. Les spécialistes analysent alors l’occupation du territoire, le succès de nidification et le nombre de jeunes à l’envol produits par nid. Ces éléments sont plus faciles à suivre que les autres aspects de la démographie.

Observation

Vous pouvez transmettre vos observations d’aigles royaux au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur eBird Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. ou sur iNaturalist Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Habitat

Pour chasser, l’aigle royal survole des habitats relativement ouverts comme la toundra, la taïga, les prairies herbacées et arbustives. Les aires ouvertes d’épinettes noires à lichens ou à mousses de la forêt boréale font également partie de ses zones prisées pour la chasse.

En période de reproduction, l’aigle royal installe son nid sur les corniches de falaises. Plus rarement, il peut nicher dans les arbres des régions montagneuses avec des vallées.

Alimentation

L’aigle royal est un rapace carnivore actif le jour (diurne). Son régime alimentaire varie selon la disponibilité des proies. Il peut se nourrir d’oiseaux, de petits mammifères, de poissons (à l’occasion) et de charognes (surtout l’hiver, lorsque les proies sont rares).

Reproduction

L’aigle royal atteint la maturité sexuelle à cinq ans, mais il peut se reproduire plus tôt si la densité d’adultes dans le secteur est faible. Il réutilise et améliore généralement un nid construit au cours d’une année précédente. La base du nid est constituée de branches sur lesquelles repose un bol, formé de mousses, de lichens, de feuilles et d’herbes, qui accueille les œufs. Un couple peut avoir plusieurs nids sur son territoire, mais n’en utilise qu’un seul par année.

La ponte a lieu d’avril à la mi-juin et l’incubation dure de 43 à 45 jours. Une couvée contient généralement un ou deux œufs. Les œufs éclosent à quelques jours d’intervalle. Les deux parents prodiguent des soins aux jeunes. Les jeunes quittent le nid généralement autour de 65 jours. La plupart des couples sont unis pour la vie et restent fidèles à leur site de nidification, année après année.

Menaces pour l’espèce

Les principales menaces qui pèsent sur l’aigle royal au Québec sont :

  • le piégeage accidentel par les pièges à canidés;
  • la contamination aux produits toxiques et particulièrement au plomb;
  • le dérangement par les activités humaines;
  • la collision avec des véhicules, des éoliennes ou des lignes électriques;
  • l’abattage illégal.

Désignation et rétablissement

L’aigle royal possède les statuts suivants selon :  

  • la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée vulnérable;
  • la Loi sur les espèces en péril (Canada) : consultez le Registre public des espèces en péril Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour en savoir plus.

L’aigle royal fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des oiseaux de proie du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.

En cas de présence importune

Il est interdit de blesser ou de tuer intentionnellement un aigle royal.

Consultez nos conseils pour prévenir les problèmes qui peuvent être causés par des oiseaux de proie.

Indices à ne pas confondre

Si vous êtes toujours importunés après avoir appliqué les mesures de prévention prescrites, il est possible que les oiseaux de proie ne soient pas à l’origine de votre situation dérangeante.

Les rapaces consomment généralement leur proie sans la démembrer. La proie peut être consommée sur place ou non. Elle peut porter des perforations accompagnées d’hémorragies. Typiquement, une proie d’aigle royal sera écorchée avec la peau retournée et la boîte crânienne ouverte. Celle du grand-duc d’Amérique aura la tête sectionnée, puisqu’il commence par manger la chair du cou de sa proie. D’ailleurs, le grand-duc d’Amérique et l’autour des palombes plument les oiseaux qu’ils capturent. Des amas de plumes en bordure des carcasses des proies sont donc souvent trouvés avec des filets ou des amas blanchâtres sur le sol.

Certains mammifères peuvent aussi attaquer les animaux domestiques. À la différence des oiseaux de proie, les mammifères mangent leur victime sans se préoccuper du pelage. Elle est le plus souvent démembrée et les os sont cassés ou broyés. Contrairement aux oiseaux de proie, les mammifères préfèrent les parties plus charnues de l’animal et consomment souvent de préférence la poitrine et les cuisses.

Pour vous aider à identifier l’animal qui cause votre situation dérangeante, remplissez le questionnaire Identifiez le responsable des dommages.

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Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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