Arlequin plongeur, population de l’Est
Nom français
Arlequin plongeur, population de l’Est
Autre(s) nom(s) français
Canard arlequin, garrot arlequin, canard arlequin de l’Est
Nom anglais
Harlequin Duck — Eastern population
Nom scientifique
Histrionicus histrionicus, pop. 1
Grand groupe
Oiseaux
Espèce à statut
Vulnérable
Dans cette page :
Description
L’arlequin plongeur, autrefois connu sous le nom de canard arlequin, est un petit canard de mer. Au Québec, cette espèce est désignée vulnérable.
Identification
Taille
De 33 à 46 cm.
Poids
700 g pour le mâle et moins de 600 g pour la femelle.
Coloration
La femelle est brune et porte une tache blanche entre l’œil et le bec. Elle en possède une autre bien visible près de l’oreille. Quant au mâle, il est très coloré. Son dos est bleu et blanc, tandis que ses flancs et le dessus de sa tête sont roux. Le mâle porte des marques blanches distinctives sur la tête : une en forme de croissant à la base du bec et une autre ronde près de l’oreille. Son bec et ses pattes varient du bleu au gris.
Répartition
La population de l’Est de l’arlequin plongeur se reproduit en eau douce, le long des cours d’eau, depuis le nord du Nouveau‑Brunswick jusqu’au Nunavut. Elle passe l’hiver le long des côtes rocheuses et des îles de l’est de l’Amérique du Nord, depuis Terre‑Neuve‑et‑Labrador jusqu’au Maryland, et sur la côte sud‑ouest du Groenland.
Une part importante de la population d’arlequins plongeurs de l’est de l’Amérique du Nord niche au Québec. Une sous-population se reproduit dans certains secteurs du Nunavik et hiverne sur les côtes du Groenland. Une autre sous-population niche en Gaspésie et probablement aussi sur la Basse‑Côte‑Nord. Cette sous-population hiverne le long de la côte de l’Atlantique, à Terre‑Neuve, en Nouvelle‑Écosse et au Maine.
Plusieurs sites de mue en eau salée sont également utilisés dans la province : le long de la Gaspésie et de la Basse‑Côte-Nord, de même qu’à l’île d’Anticosti.
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec saisonnièrement, durant la période de reproduction uniquement. Elle ne réside pas au Québec toute l’année.
État de la situation
Dans le sud de son aire de reproduction, une certaine augmentation du nombre d’arlequins plongeurs a été observée. Toutefois, la taille de la population de l’Est demeure restreinte. Des estimations montrent que moins de la moitié des femelles nichent certaines années, possiblement en raison d’une diminution de l’abondance des insectes.
Comparativement à d’autres populations d’oiseaux aquatiques, le taux de reproduction des populations d’arlequins plongeurs est faible. Leur croissance démographique est donc difficile à rétablir après un déclin. Des facteurs comme l’âge avancé au moment de la première reproduction, la faible taille de ponte et la proportion élevée d’oiseaux non reproducteurs certaines années peuvent contribuer à cette faible productivité.
Par ailleurs, l’arlequin plongeur a pour habitude de se rassembler en grands groupes à la période de la mue dans les aires d’hivernage marines. Cette habitude le rend particulièrement vulnérable à certaines catastrophes comme les déversements de pétrole, qui pourraient nuire à de nombreux individus de l’espèce en même temps.
Rang de précarité
Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S3B.
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations d’arlequins plongeurs au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur eBird ou sur iNaturalist .
Habitat
En hiver, les arlequins plongeurs occupent les falaises rocheuses, les caps exposés et les corniches. Ils se regroupent pour se nourrir dans les eaux agitées des régions côtières peu profondes et rocheuses. Ils sont aussi régulièrement observés à proximité des îles, au large des côtes.
Alimentation
En mer, l’arlequin plongeur trouve sa nourriture en plongeant dans les petits bassins près des rochers. Il se nourrit principalement de petits crabes, de petits crustacés (amphipodes), de gastropodes, d’œufs et de poisson.
Pendant l’incubation des œufs, les arlequins plongeurs s’alimentent en scrutant le substrat des rivières pour trouver des larves d’insectes et d’autres invertébrés.
Reproduction
Au printemps, l’arlequin plongeur quitte les eaux salées pour remonter les rivières et les ruisseaux à débit rapide afin de s’y reproduire. La reproduction commence généralement à la fin de mai ou au début de juin. Le nid, garni de duvet, peut être construit sur le sol, sous des arbustes, dans des cavités d’arbres, sous des corniches ou même sur des rochers.
La femelle pond de trois à huit œufs et elle les couve pendant environ 28 jours. Pendant l’incubation, la femelle quitte rarement le nid; elle le fait pour s’alimenter, se laver ou se reposer. Comme le font de nombreux autres oiseaux aquatiques, le mâle quitte l’aire de nidification une fois l’incubation commencée (généralement entre la mi‑juin et le début de juillet). Les femelles les rejoignent normalement pour muer un ou deux mois plus tard.
Menaces pour l’espèce
Les menaces qui pèsent sur l’arlequin plongeur, population de l’Est, sont :
- l’exploitation forestière qui détruit ses sites de reproduction;
- les barrages qui augmentent le niveau d’eau et, ce faisant, dégradent son habitat;
- la construction de routes d’accès aux exploitations hydroélectriques et minières qui fragmentent son habitat;
- les prises accidentelles dans les engins de pêche;
- la pollution comme les déversements d’hydrocarbures.
Désignation et rétablissement
L’arlequin plongeur, population de l’Est possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée vulnérable depuis 2009;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril pour en savoir plus.
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
AMERICAN ORNITHOLOGICAL SOCIETY (AOS) (2017). Checklist of North and Middle American Birds, [En ligne] [http://checklist.aou.org/taxa/ ]
BRODEUR, S., J-P. L. SAVARD, M. ROBERT, P. LAPORTE, P. LAMOTHE, R. D. TITMAN, S. MARCHAND, S. GILLILAND et G. FITZGERALD (2002). “Harlequin duck (Histrionicus histrionicus) population structure in eastern Nearctic”, J. Avian Biol., 33 : 127-137.
BRODEUR, S., J.-P. L. SAVARD, M. ROBERT, A. BOURGET, G. FITZGERALD et R. D. TITMAN (2008). “Abundance and movements of Harlequin Ducks breeding on rivers of the Gaspé Peninsula, Québec”, Waterbirds, 31 (Special Publication 2) : 122-129.
CHESSER, R. T., K. J. BURNS, C. CICERO, J. L. DUNN, A. W. KRATTER, I. J. LOVETTE, P. C. RASMUSSEN, J. V. REMSEN, JR., D. F. STOTZ, B. M. WINGER et K. WINKER (2018). “The Auk: Ornithological Advances”, Fifty-ninth Supplement to the American Ornithological Society's Check-list of North American Birds, 135 : 798-813.
DAVID, N. (1996). Liste commentée des oiseaux du Québec, Association québécoise des groupes d’ornithologues, Montréal, Québec, 169 p.
COMITÉ SUR LA SITUATION DES ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA (2013). Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur l’arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus) population de l’Est au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, Xi + 42 p.
ENVIRONNEMENT CANADA (2007). Plan de gestion de l’Arlequin plongeur (Histrionicus histrionicus), population de l’Est, au Canada atlantique et au Québec, série de plans de gestion de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, vii + 34 p.
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ROBERT, M., M.-H. HACHEY, D. LEPAGE et A. R. COUTURIER (dir.) (2019). Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, Regroupement QuébecOiseaux, Service canadien de la faune (Environnement et Changement climatique Canada) et Étude d’Oiseaux Canada, Montréal, xxv + 694 p.
SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne] [http://www.catalogueoflife.org/ ]
Dernière mise à jour : 16 avril 2024