Grèbe esclavon
Nom français
Grèbe esclavon
Autre(s) nom(s) français
Grèbe esclavon, population des îles de la Madeleine, grèbe cornu, grèbe oreillard, grèbe de l’esclavonie
Nom anglais
Horned grebe
Autre(s) nom(s) anglais
Slavonian grebe, Pink-eyed diver, Dusky grebe, Little white diver
Nom scientifique
Podiceps auritus
Dans cette page :
Description
Le grèbe esclavon, autrefois connu sous le nom de grèbe cornu, est un oiseau aquatique de taille moyenne. Au Québec, cette espèce est désignée menacée.
Identification
Taille
De 31 à 38 cm.
Poids
450 g.
Coloration
Le grèbe esclavon est reconnaissable par son plumage nuptial. Il porte un large sourcil doré qui se prolonge en une aigrette de même couleur contrastant avec sa tête noire. Son dos est noir et son ventre est blanc.
Traits caractéristiques
Le grèbe esclavon a les yeux rouges. Son bec est court et pointu.
Répartition
Le grèbe esclavon niche dans l’Ouest canadien, rarement à l’est du lac Supérieur. Il se concentre surtout en Colombie‑Britannique, au Yukon, aux Territoires du Nord‑Ouest, au sud du Nunavut, dans les Prairies et au nord‑ouest de l’Ontario. Il est rare au Québec, où sa répartition est restreinte et isolée des autres sites fréquentés au Canada.
Sa nidification au Québec n’est rapportée qu’aux îles de la Madeleine, où une population reproductrice est confirmée depuis plus de 100 ans. Dans la province, le grèbe esclavon est plus commun lors des périodes de migration à l’automne lorsque les populations de l’Ouest fréquentent le Saint-Laurent.
La majorité des grèbes esclavons hivernent en eau salée sur les côtes de l'Atlantique jusqu’à la limite sud des États‑Unis. Une autre partie de la population hiverne sur les côtes du Pacifique. Un très petit nombre pourrait également passer l’hiver dans les terres intérieures jusqu’aux Grands Lacs.
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec de façon saisonnière, durant la période de reproduction uniquement.
État de la situation
Bien que la population de l’Ouest compte entre 200 000 et 500 000 individus, les recensements ont révélé une diminution de 45 % des effectifs depuis les années 1960.
Au Québec, la taille de la population de grèbe esclavon demeure très faible. La population a grandement chuté au cours des dernières décennies et elle est actuellement estimée à une quinzaine de couples. Depuis 1993, un maximum de 25 couples a été observé durant la même saison de nidification.
Rang de précarité
Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S1B.
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de grèbes esclavons au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur eBird ou sur iNaturalist .
Habitat
Le grèbe esclavon niche principalement dans les zones tempérées, mais il fréquente également les zones boréales et subarctiques. Il niche généralement en eau douce. À l’occasion, il fréquente les eaux saumâtres des petits étangs semi-permanents ou permanents. Il peut aussi nicher dans des marais et des baies peu profondes aux abords des lacs. Il choisit des secteurs d’eaux libres riches en végétation émergente qui fournissent les matériaux nécessaires à la construction et au camouflage de son nid.
Alimentation
Le grèbe esclavon est un oiseau plongeur. Il capture ses proies et s’en nourrit sous l’eau. L’été, son alimentation est principalement composée d’insectes aquatiques et de poissons. L’hiver, il mange des poissons, mais également des crustacés et des vers marins (polychètes).
Reproduction
Aux îles de la Madeleine, le grèbe esclavon construit son nid principalement avec du scirpe, une plante de milieux humides, puis le surveille en quasi permanence et défend farouchement son territoire.
La femelle pond de 3 à 6 œufs et les couve avec le mâle.
Menaces pour l’espèce
Les principales menaces qui pèsent sur le grèbe esclavon sont :
- la destruction des milieux humides;
- la compétition avec le grèbe à bec bigarré;
- les récoltes accidentelles lors de la chasse à la sauvagine (prises accessoires) et de la pêche commerciale;
- les déversements pétroliers dans les aires d’hivernage;
- le dérangement par les humains lors d’activités récréatives;
- les conditions météorologiques défavorables;
- la prédation.
Désignation et rétablissement
Le grèbe esclavon possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée menacée depuis 2000;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril pour en savoir plus.
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
Pour en savoir plus
AMERICAN ORNITHOLOGICAL SOCIETY (AOS) (2017). Checklist of North and Middle American Birds. [En ligne] [http://checklist.aou.org/taxa/ ]
CHESSER, R. T., K. J. BURNS, C. CICERO, J. L. DUNN, A. W. KRATTER, I. J. LOVETTE, P. C. RASMUSSEN, J. V. REMSEN, JR., D. F. STOTZ, B. M. WINGER et K. WINKER (2018). “The Auk: Ornithological Advances”, Fifty-ninth Supplement to the American Ornithological Society’s Check-list of North American Birds, 135 : 798‑813.
COMITÉ SUR LA SITUATION DES ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA (2009). Évaluation et Rapport de situation du Comité sur la situation des espèces en péril au Canada sur le grèbe esclavon (Podiceps auritus) population de l’Ouest et population des îles de la Madeleine au Canada, Comité sur la situation des espèces en péril au Canada, Ottawa, vii + 47 p.
DAVID, N. (1996). Liste commentée des oiseaux du Québec, Association québécoise des groupes d’ornithologues, Montréal, Québec, 169 p.
ENVIRONNEMENT CANADA (2015). Plan d’action pour le Grèbe esclavon (Podiceps auritus), population des îles de la Madeleine, au Canada, série de plans d’action de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, iv + 15 p.
ENVIRONNEMENT CANADA (2013). Programme de rétablissement du Grèbe esclavon (Podiceps auritus), population des îles de la Madeleine, au Canada, série de programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa, v + 21 p.
FRADETTE, P. (1995). « Grèbe esclavon », p. 214-217 dans J. GAUTHIER et Y. AUBRY (dir), Les oiseaux nicheurs du Québec : atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, Association québécoise des groupes d’ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, Montréal, 1 295 p.
REGROUPEMENT QUÉBECOISEAUX (RQO) (2019). Liste des oiseaux du Québec, version d’avril 2019. [En ligne] [https://quebecoiseaux.org/index.php/fr/publications/liste-des-oiseaux-du-quebec ]
ROBERT, M., M.-H. HACHEY, D. LEPAGE et A. R. COUTURIER (dir.) (2019). Deuxième atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, Regroupement QuébecOiseaux, Service canadien de la faune (Environnement et Changement climatique Canada) et Étude d’Oiseaux Canada, Montréal, xxv + 694 p.
SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne] [http://www.catalogueoflife.org/ ]
Dernière mise à jour : 19 avril 2024