Méné d’herbe

Illustration d’un méné d’herbe.
Un méné d’herbe. © Illustration de Louis L’Hérault

Nom français
Méné d’herbe

Nom anglais
Bridle shiner

Autre(s) nom(s) anglais
Bridled shiner

Nom scientifique
Notropis bifrenatus

Grand groupe
Poissons

Sous-groupe
Poissons d’eau douce

Espèce à statut
Vulnérable

Description

Le méné d’herbe est un petit poisson qui appartient à la famille des cyprinidés. Comme son nom l’indique, tous ses stades de vie sont intimement liés aux herbiers aquatiques. C’est un poisson particulièrement rapide qui arrive même à se reproduire lors de sa première année de vie.

Identification

Taille

En général, les tailles observées au Québec varient entre 4 et 6 cm.

Il peut mesurer jusqu’à environ 7 cm.

Coloration

Chez les ménés d’herbe adultes, le dos est de couleur paille. Ses flancs présentent une couleur argentée d’un vert-bleu irisé. Son ventre possède une teinte blanc argenté. Une bande noire avec de petites pointes similaires à des dents de scie (sauf sur le menton) traverse son corps du museau à la queue.

Traits caractéristiques

Le corps du méné d’herbe est allongé et légèrement comprimé. Il est couvert de grandes écailles, notamment sur le dos. Sa ligne latérale est incomplète.

Son museau forme un angle avec la droite du sommet de la tête en vue de profil. Sa bouche est petite et oblique. Ses yeux sont particulièrement grands.

Le point d’insertion des nageoires pelviennes devance celui de la nageoire dorsale. Sa nageoire caudale est moyennement fourchue.

Distinction

Le méné d’herbe est difficile à identifier. Il peut facilement être confondu avec d’autres espèces de la même famille, dont le méné à museau noir, le méné à menton noir et le méné paille. La bande noire latérale en forme de scie qui se rend jusqu’au museau du méné d’herbe peut faciliter la distinction avec les autres espèces semblables.

Espèces similaires

Méné à menton noir

Méné à museau noir

Méné paille

Répartition

L’aire de répartition mondiale du méné d’herbe se limite à l’est de l’Amérique du Nord, dans les bassins hydrographiques de l’Atlantique, entre la partie ouest du lac Ontario et le Maine. Au Canada, l’espèce se trouve seulement dans l’est de l’Ontario et au sud-est de la province de Québec.

Les premières mentions de capture au Québec remontent aux années 1940, dans les régions de Montréal et du lac SaintPierre. Depuis, le méné d’herbe a été observé dans les affluents de huit régions : Montréal, Laval, Montérégie, Estrie, Laurentides, Lanaudière, Mauricie et Centre-du-Québec.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

Au Québec, la diminution d’abondance du méné d’herbe semble être associée à celle des herbiers aquatiques, notamment dans les bassins hydrographiques des rivières aux Brochets, Châteauguay, Richelieu, Yamaska et SaintFrançois, de même que dans le fleuve SaintLaurent dans le secteur du lac SaintLouis et du lac SaintPierre.

Un grand nombre de spécimens a été recensé dans le tronçon du fleuve SaintLaurent, entre Montréal et Sorel, ainsi que dans le lac SaintPierre et son archipel. Cette espèce semble tout de même abondante dans certaines portions de son aire de répartition au Québec. De nouvelles populations ont aussi été découvertes dans plusieurs sous-bassins versants de la rivière SaintFrançois, en Estrie.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S3.

Suivi

Dans le fleuve SaintLaurent et ses lacs fluviaux, le méné d’herbe est suivi par le Réseau de suivi ichtyologique qui est déployé entre le lac SaintFrançois et Batiscan. L’espèce est aussi suivie dans certains lacs où des populations sont connues.

Observation

Vous pouvez transmettre vos observations de ménés d’herbe au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec.

Habitat

Le méné d’herbe vit dans les zones calmes des rivières, des ruisseaux et des lacs. Cette espèce se trouve habituellement en présence d’une végétation aquatique submergée abondante. Il peut être présent en nombre considérable dans ce type d’habitat où il se reproduit, s’abrite des prédateurs et s’alimente.

Alimentation

Le méné d’herbe se nourrit de petits crustacés zooplanctoniques et de larves d’insectes.

Reproduction

Les peuplements de myriophylle indigènes semblent les plus propices à l’espèce lors de la fraie et l’alevinage.

Le méné d’herbe fraie au printemps et en début d’été (mai à juillet) aux États-Unis (peu d’information ailleurs), mais la fraie peut se prolonger jusqu’en août. À ce moment, les adultes se tiendront à quelques centimètres au-dessus de la canopée de végétation aquatique où les œufs seront libérés en petites quantités. Une fois pondus, les œufs coulent et adhèrent au substrat. L’éclosion a lieu en 2 ou 3 jours lorsque la température est aux environs de 24 °C. Les alevins sont pourvus de glandes leur permettant d’adhérer aux plantes et demeurent d’abord cachés dans la végétation.

Le cycle de vie du méné d’herbe est court. La longévité de ce poisson serait d’environ 2 ans. La maturité sexuelle serait atteinte dès la première année chez les mâles, alors que, chez la grande majorité des femelles, elle est atteinte à 1 an.

À l’approche de la période de reproduction, les mâles se distinguent par leur coloration jaune brillant et la présence de petites excroissances (tubercules) sur les nageoires pectorales, la tête et la nuque. Les nageoires des individus des deux sexes deviennent jaunes peu de temps avant la période de fraie.

Menaces pour l’espèce

Les principales menaces qui pèsent sur le méné d’herbe au Québec sont :

  • la pollution agricole, urbaine et industrielle, qui provoque la disparition des herbiers aquatiques par eutrophisation Lire le contenu de la note numéro 1 ;
  • le développement résidentiel et commercial, qui engendre la transformation des berges, ce qui inclut les zones portuaires;
  • la modification des systèmes naturels par les barrages, qui représentent des obstacles à la migration, qui modifient l’écoulement et qui confinent des populations dans un tronçon de cours d’eau;
  • la navigation de plaisance et les vagues causées par les embarcations, qui entrainent la perte d’herbiers aquatiques;
  • la voie de navigation commerciale et les vagues causées par les embarcations, qui entrainent la perte d’herbiers aquatiques.

Maladies

Comme les autres espèces de poissons, le méné d’herbe peut être atteint par certaines maladies.

Désignation et rétablissement

Le méné d’herbe possède les statuts suivants selon 

  • la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée vulnérable;
  • la Loi sur les espèces en péril (Canada) : consultez le Registre public des espèces en péril Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour en savoir plus.

Le méné d’herbe fait partie des espèces concernées par l’Équipe de rétablissement des cyprinidés et petits percidés du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.

BERNATCHEZ, L., et M. GIROUX (2000). Les poissons d’eau douce du Québec et leur répartition dans l’est du Canada, Éditions Broquet, Saint-Constant, Québec. 350 p.

COUILLARD, M.-A., J. BOUCHER et S. GARCEAU (2013). Bilan de l’information disponible sur cinq espèces de poissons à statut précaire au Québec et de l’état d’avancement des activités de rétablissement. Ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs, Direction générale de l’expertise sur la faune et des habitats. 58 p.

DESROCHES, J.-F., et I. PICARD (2013). Poissons d’eau douce du Québec et des Maritimes, Éditions Michel Quintin, Waterloo, Québec. 471 p.

HOLM, E., P. DUMONT, J. LECLERC, G. ROY et E. J. CROSSMAN (1997). Status of the Bridle Shiner, Notropis bifrenatus, in Canada. Report to the Committee on the Status of Endangered Wildlife in Canada (COSEWIC). Canadian Wildlife Service, Ottawa, Ontario. 18 p.

L’HÉRAULT, L. (2021). Poissons du nord-est de l’Amérique du Nord : sud-est du Nunavut, est de l’Ontario, nord-est de la Nouvelle-Angleterre, Québec et provinces maritimes du Canada. Québec. 551 p.

PAGE, L. M., H. ESPINOSA-PÉREZ, L. T. FINDLEY, C. R. GILBERT, R. N. LEA, N. E. MANDRAK, R. L. MAYDEN et J. S. NELSON (2013). Common and Scientific Names of Fishes from the United States, Canada and Mexico, 7th Edition, American Fisheries Society, Bethesda, Maryland, Special Publication 34. 243 p.

RICARD, M., M.-A. COUILLARD et S. GARCEAU (2018). État des connaissances sur quatre espèces de poissons en situation précaire au Québec : fouille-roche gris, dard de sable, méné d’herbe et brochet vermiculé. Ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec, Faune Québec. 61 p.

SCOTT, W. B., et E. J. CROSSMAN (1974). Poissons d’eau douce du Canada. Ministère de l’Environnement, Service des pêches et des sciences de la mer. Bulletin 184. 1026 p.

  • Note de bas de page numéro 1
    L’eutrophisation est un processus d’enrichissement des eaux par des éléments nutritifs qui entraîne un déséquilibre de l’écosystème et une diminution de l’oxygène. Retour à la référence de la note numéro 1

Dernière mise à jour : 16 avril 2024

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