Ours blanc

Un ours blanc. © Larry Master

Nom français
Ours blanc

Autre(s) nom(s) français
Ours polaire

Nom anglais
Polar bear

Nom scientifique
Ursus maritimus

Grand groupe
Mammifères

Sous-groupe
Mammifères terrestres

Espèce à statut
Vulnérable

Description

L’ours blanc est l’une des deux seules espèces d’ours du Québec. C’est une espèce vulnérable.

L’ours blanc est un animal à déclaration obligatoire. En tout temps, si vous trouvez un ours blanc blessé ou mort, contactez SOS Braconnage — Urgence faune sauvage au 1 800 463‑2191.

Identification

Taille

Longueur totale du mâle : 300 cm; de la femelle : 250 cm.

Poids

Mâle adulte : 800 à 1 000 kg; femelle adulte : environ 400 kg.

Coloration

La couleur du pelage de l’ours blanc varie avec les saisons, soit du blanc pur au jaune crème. Son museau, ses lèvres, sa peau et ses griffes sont noirs.

Traits caractéristiques

Contrairement aux autres espèces d’ours, l’ours blanc possède un corps plus élancé. Son corps est robuste et allongé, alors que ses oreilles et sa queue sont courtes.

Ses pattes avant sont grosses et palmées, ce qui fait de lui un excellent nageur, tandis que ses griffes arrondies lui permettent de saisir des phoques, sa principale source de nourriture. Ses coussinets noirs sont recouverts de fourrure.

Distinction

L’ours blanc se distingue des autres espèces d’ours par son apparence plus élancée, son cou et son museau (rostre) plus longs, sa petite tête et la couleur de son pelage.

Contrairement à l’ours brun, une espèce absente de la faune sauvage du Québec, l’ours blanc ne possède pas de bosse proéminente caractéristique entre les épaules. L’ours noir est, quant à lui, beaucoup plus petit.

Espèce similaire

Ours noir

Répartition

La population mondiale d’ours blanc est distribuée autour du pôle Nord, dans le nord de l’Amérique du Nord et dans l’extrême nord de l’Europe et de l’Asie. Ces ours sont divisés en 19 souspopulations. Les échanges entre les sous-populations semblent limités. Au Canada, il est présent d’ouest en est, du Yukon au Labrador, et du nord au sud, de l’île d’Ellesmere à la baie James.

Trois des sous-populations du Canada vivent au Québec. Il s’agit de celle du sud de la baie d’Hudson, celle du bassin Foxe et celle du détroit de Davis. Elles se trouvent dans le NordduQuébec et les eaux adjacentes. Ces ours blancs font partie des sous-populations vivant le plus au sud de toute la planète.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec de façon saisonnière en dehors de la période de reproduction. Elle ne réside pas au Québec à l’année.

État de la situation

La population mondiale d’ours blanc est estimée à 26 000 individus. Au Canada, l’espèce est estimée à près de 15 500 individus. Les trois souspopulations d’ours blancs du Québec ont chacune leurs estimations et leurs tendances. Celle du sud de la baie d’Hudson semble en diminution et comptait 780 ours en 2016. Celle du bassin Foxe semble en augmentation et comptait 2 585 ours en 2010. Celle du détroit de Davis semble en augmentation et comptait 2 158 ours en 2007.

Rang de précarité

Le rang de précarité provincial (rang S) pour cette espèce est S3N.

Observation

Vous pouvez transmettre vos observations d’ours blancs au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec ou sur iNaturalist Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Habitat

L’habitat de l’ours blanc varie selon les saisons, le sexe et le statut reproducteur de l’animal. Trois habitats principaux peuvent être retenus pour l’ours blanc : les aires d’alimentation au printemps, les sites de mise bas et les retraites durant l’été.

L’ours blanc se sert du milieu marin pour chasser des animaux qui y vivent, surtout lorsqu’il y a un certain degré de couverture de glace. Les ours se sont adaptés à tous les types de glaces de mer et sont d’excellents nageurs capables de franchir de longues distances en eaux libres. Il fréquente la majorité des zones côtières arctiques et subarctiques du Canada et se déplace à l’occasion sur de grandes distances vers l’intérieur des terres.

Dans les zones où la glace de mer n’est que saisonnière, comme au Québec, il doit généralement avoir accès à la terre ferme pendant les périodes sans glace. De plus, il y aménage sa tanière durant l’hiver.

Alimentation

L’ours blanc est surtout carnivore et se nourrit principalement de phoques annelés, de phoques du Groenland et de phoques barbus. Il mange aussi des oiseaux, leurs œufs et des carcasses de mammifères marins. Dans une moindre mesure, il peut également se nourrir de morse, d’omble chevalier, de castor, de caribou et de phoque commun.

Après de longues périodes en mer, l’ours blanc a tendance à s’alimenter de mousses et de lichens une fois de retour sur la terre ferme. Cette habitude alimentaire pourrait l’aider à mieux retenir et à absorber les huiles contenues dans les phoques.

L’ours blanc est bien adapté aux périodes d’abondance ou de pénurie alimentaire. Lorsque la nourriture est abondante au printemps, l’ours blanc peut augmenter substantiellement sa masse corporelle. À l’opposé, lorsque la nourriture est rare ou introuvable, l’espèce peut survivre grâce aux réserves de graisse emmagasinées.

Reproduction

L’espèce se reproduit de mars à juin. L’âge de la femelle au moment de la première reproduction varie de 4 à 7 ans. Les mâles atteignent probablement eux aussi la maturité sexuelle vers l’âge de 6 ans, mais les jeunes mâles affichent habituellement un faible succès de reproduction, en raison de la compétition venant des mâles plus gros et plus âgés. Il semble que la plupart des mâles ne commencent à se reproduire que vers l’âge de 8 à 10 ans.

La tanière de l’ours blanc est formée de neige compactée en amoncellements ou est creusée dans le sol ou la neige. La femelle s’y rend à la fin de l’automne et donnera naissance à un ou deux oursons de novembre à janvier. Les femelles retournent souvent dans la même région pour mettre bas au cours de leur vie.

À la naissance, les oursons pèsent environ 0,6 kg. Ils sont allaités à l’intérieur de la tanière jusqu’à la fin de février et le milieu d’avril alors qu’ils auront atteint 10 à 12 kg. L’intervalle moyen entre les portées est d’environ 3,6 ans.

Menaces pour l’espèce

Les principales menaces qui pèsent sur l’ours blanc sont :

  • les changements climatiques;
  • la destruction de son habitat par des aménagements hydroélectriques, l’exploitation des ressources naturelles et la construction d’infrastructures;
  • le transport maritime et le tourisme;
  • la pollution et les contaminants;
  • les parasites et les maladies;
  • la chasse non durable.

Les changements climatiques constituent une très grave menace pour l’ours blanc et son habitat à long terme. Le réchauffement prévu dans la majeure partie de son aire de répartition et les réductions de l’épaisseur, de la durée et de l’étendue de la glace de mer entraîneront des répercussions négatives pour l’ours blanc. Les effets directs pourraient comprendre la perte d’habitat (étendue et composition de la glace de mer). Quant à eux, les effets indirects pourraient réduire l’abondance de ses proies.

La fonte hâtive de la glace de mer en été et la prise des glaces tardive à l’automne feront que les ours dépendront davantage des zones côtières terrestres. Aussi, l’augmentation de la variabilité des températures et des précipitations pourrait endommager les structures des tanières des ours blancs.

Toutefois, la perte de glace qui survient depuis plusieurs années s’accompagne habituellement d’une augmentation de la glace de mer. Cette dernière constituerait un habitat de meilleure qualité pour les ours blancs.

Désignation et rétablissement

L’ours blanc possède les statuts suivants selon 

  • la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée vulnérable depuis 2009;
  • la Loi sur les espèces en péril (Canada) : consultez le Registre public des espèces en péril Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour en savoir plus.

Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.

En complément

Au Québec, l’exclusivité de la chasse à l’ours blanc est réservée aux Inuits, aux Cris et aux Naskapis en vertu de la Convention de la BaieJames et du Nord québécois. Les chasseurs du Québec récoltent surtout leurs ours blancs sur les territoires voisins comme le Nunavut.

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Dernière mise à jour : 19 mars 2024

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