Tortue-molle à épines

Tortue-molle à épines. © Scott Gillingwater

Nom français
Tortue-molle à épines

Autre(s) nom(s) français
Tortue molle à épines de l’Est, sous population des Grands Lacs et du Saint-Laurent, tortue à carapace molle

Nom anglais
Spiny softshell

Autre(s) nom(s) anglais
Soft-shelled turtle, Northern soft-shelled turtle

Nom scientifique
Apalone spinifera

Grand groupe
Reptiles

Espèces d'intérêt
Tortues

Espèce à statut
Menacée

Description

Cette tortue d’eau douce dotée d’une carapace souple fréquente les grands plans d’eau. En général, les femelles ne vont sur la terre que pour pondre leurs œufs et rarement à plus de 10 m de la rive. Or, cette espèce peut parcourir 30 km pour trouver un site adéquat pour l’hibernation.

Identification

Taille

De 18 à 54 cm pour les femelles et de 12 à 24 cm pour les mâles.

Poids

11,7 kg.

Traits caractéristiques 

Cette tortue a une forme hydrodynamique. Sa carapace est molle, c’est-à-dire sans écailles, et recouverte d’une peau de couleur olive à brun pâle, ressemblant à du cuir. De petites taches noires en forme de cercle sont visibles sur la carapace. La souplesse de sa carapace aplatie évoque une crêpe.

Sur les côtés de sa tête, deux bandes claires bordées de noir se dessinent de l’arrière de l’œil et de l’angle de la mâchoire jusqu’à la base du cou.

Distinction 

La tortue-molle à épines se distingue facilement des autres espèces par son physique hors du commun. Elle est reconnaissable par sa tête effilée qui se termine par un nez tubulaire.

Espèce similaire

Tortue géographique

Empreintes

Répartition

La tortue-molle à épines vit uniquement en Amérique du Nord. Au Canada, elle est observée seulement à quelques endroits au Québec et en Ontario. Au Québec, les observations récentes sont regroupées au sud, dans la baie Missisquoi, dans le lac Champlain et dans la rivière aux Brochets.

Présence au Québec

Origine

Indigène

Statut de résidence des populations

Cette espèce vit au Québec toute l’année.

État de la situation

La seule population connue de tortues-molles à épines au Québec est celle du lac Champlain et de ses affluents. Peu de renseignements sont disponibles pour définir la tendance des populations de tortuesmolles à épines au Québec. La taille des populations de cette espèce repose sur peu d’observations. La viabilité de la population de tortuesmolles à épines est jugée précaire. Elle pourrait disparaître au cours des 50 prochaines années en absence de mesures de protection renforcées.

Rangs de précarité

Les rangs de précarité pour cette espèce sont :

  • Rang G : G5
  • Rang N : N2
  • Rang S : S1

Observation

Vous pouvez transmettre vos observations de tortues au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur Carapace.ca Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. ou sur iNaturalist Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Habitat

La tortue-molle à épines fréquente divers types d’habitats :

  • rivières;
  • ruisseaux;
  • lacs;
  • étangs;
  • baies marécageuses peu profondes sablonneuses ou vaseuses avec de la végétation aquatique.

Son choix d’habitats serait lié à l’abondance de nourriture, notamment des écrevisses. Cette tortue utilise des roches plates, des bancs de sable ou autres surfaces afin de s’exposer au soleil.

Elle hiberne en groupe à l’abri du gel, dans des fosses au fond des rivières dont l’eau est bien oxygénée. Elle privilégie un cours d’eau à faible débit afin de limiter ses dépenses énergétiques. Une bonne partie des individus vivant au Québec hibernent au Vermont.

Alimentation

La tortue-molle à épines est principalement carnivore. Son régime alimentaire se compose d’écrevisses et surtout d’insectes. Elle mange également des vers, des mollusques, des têtards, des poissons et parfois des végétaux.

Reproduction

L’accouplement a lieu entre avril et mai alors que les individus sont rassemblés au site de reproduction. La femelle pond généralement de 10 à 15 œufs en juin. L’éclosion des œufs survient en août ou septembre, après 52 à 95 jours d’incubation, selon l’accumulation de chaleur dans le sol au cours de la saison.

Les nouveaunés, dont le sexe est déterminé génétiquement et non par la température d’incubation comme c’est le cas chez d’autres espèces de tortue, émergent du nid de la fin du mois d’août au début d’octobre.

Les endroits excavés pour la ponte sont situés à quelques mètres de l’eau, rarement à plus de 10 m, dans des sols graveleux ou sablonneux où la végétation est absente ou clairsemée. Les mêmes sites de ponte sont utilisés d’année en année.

Menaces pour l’espèce

Les principales menaces qui pèsent sur la tortue-molle à épines au Québec sont :

  • la dégradation et la perte des habitats riverains;
  • les activités nautiques motorisées qui peuvent leur causer des blessures ou la mort;
  • le dérangement par les activités humaines pratiquées dans l’habitat fréquenté par l’espèce, y compris l’utilisation d’hameçons pour la pêche qui peuvent être ingérés par les tortues, leur causant des blessures internes graves;
  • la prédation excessive des œufs, surtout par le raton laveur et la mouffette rayée;
  • la variation des niveaux d’eau lors de la période de nidification;
  • la collecte, la garde en captivité et le commerce illégal.

Désignation et rétablissement

La tortue-molle à épines possède les statuts suivants selon :

  • la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : espèce désignée menacée;
  • la Loi sur les espèces en péril (Canada) : consultez le Registre public des espèces en péril Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre. pour en savoir plus.

La tortue-molle à épines fait partie des espèces qui concernent l’Équipe de rétablissement des tortues du Québec Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre..

Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.

CROTHER, B. I. (2017). Scientific and Standard English Names of Amphibians and Reptiles of North America north of Mexico, with comments regarding confidence in our understanding – eighth edition. Committee on standard english names and scientific names. Official names list of American society of ichthyologists and herpetologists, Canadian herpetological society, Partners in amphibian and reptile conservation, Society for the study of amphibians and reptiles, The herpetologists’ League. John J. Moriarty, Minnesota, 102 p.

ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DES TORTUES DU QUÉBEC (2020). Plan de rétablissement de la tortue-molle à épines (Apalone spinifera) au Québec – 2020-2030, produit pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats, 51 p.

GREEN, D. M. (2012). Noms français standardisés des amphibiens et des reptiles d’Amérique du Nord au nord du Mexique. Society for the Study of Amphibians and Reptiles. Salt Lake City (Utah) – Le Musée Redpath de l’Université McGill, Montréal, Québec, 63 p.

INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2019). Integrated Taxonomic Information System. [En ligne] [https://www.itis.gov/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.]

NATURESERVE (2019). NatureServe explorer. [En ligne] [https://explorer.natureserve.org/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.]

RODRIGUE, D., et J.-F. DESROCHES (2018). Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes, édition revue et augmentée, Éditions Michel Quintin, Montréal, Québec, 375 p.

SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne] [http://www.catalogueoflife.org/ Cet hyperlien s'ouvrira dans une nouvelle fenêtre.]

Dernière mise à jour : 18 mars 2024

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