La paruline azurée (Septophaga cerulea) appartient à la famille des Parulidés. C’est un petit oiseau d'une dizaine de centimètres, pesant entre 8 et 10 g, aux ailes relativement longues et à la queue courte. Le mâle adulte a le dessus du corps bleu azuré et le dessous blanc, et sa gorge est barrée d’une bande bleu-noir. La femelle adulte a le haut du corps turquoise et la poitrine blanchâtre, souvent bigarrée de jaune.
La paruline azurée se reproduit seulement en Amérique du Nord. L'Ontario et le Québec sont les deux seules provinces canadiennes à abriter l’espèce. Au Québec, elle niche dans les basses-terres du Saint-Laurent et elle est principalement observée dans la grande région montréalaise, en Montérégie et en Outaouais. Bien que sa nidification était présumée depuis les années 1950 ou 1960, les premières preuves de nidification n'ont été recueillies qu'en 1986. L'espèce est considérée comme un nicheur migrateur rare dont les effectifs sont estimés à quelques dizaines de couples seulement au Québec. Elle hiverne en Amérique du Sud, principalement dans une aire restreinte du versant est des Andes, du Venezuela au Pérou, à des altitudes allant de 500 à 2 000 m. La migration semble durer environ deux mois au printemps et quatre à l’automne.
La paruline azurée est associée à des forêts de feuillus matures caractérisées par la présence d’arbres de grande taille et d’un sous-étage ouvert. Elle se nourrit presque exclusivement dans la partie supérieure des arbres, ce qui rend son observation difficile. Son habitat est de plus en plus rare aujourd'hui. Le nombre d’emplacements où l’espèce vit serait en déclin. La biologie de la paruline azurée est peu connue, même si l’espèce suscite un grand intérêt auprès des ornithologues et des scientifiques. Elle semble être strictement insectivore durant la saison de nidification, se nourrissant de diptères, de coléoptères ainsi que de larves de lépidoptères. Elle peut aussi se nourrir de nectar en dehors de la période de reproduction. Le couple produit habituellement une seule nichée par année, mais peut en produire une autre en cas d’insuccès de la première. La femelle pond en moyenne de trois à quatre œufs par couvée. Les soins aux jeunes sont partagés entre le mâle et la femelle.
Les forêts utilisées par la paruline azurée sont souvent modifiées par les opérations forestières ou transformées en milieu agricole ou en zones urbanisées. Des facteurs naturels tels que le verglas peuvent également modifier son habitat. Notamment, l’habitat du mont Saint-Hilaire, un des sites les plus propices à l’espèce au Québec, a été endommagé par la tempête de verglas du début des années 1980 et depuis, très peu d’observations ont eu lieu à cet endroit. Aussi, le verglas de 1998 a endommagé certaines forêts matures utilisées par l'espèce en Montérégie. La fragmentation de l’habitat existant, la dégradation de l’environnement et les pertes d’habitats dans les aires d’hivernage contribuent aussi à la baisse des effectifs.
La présence de la paruline azurée fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. Des observations sont disponibles au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). L’espèce a été désignée « vulnérable » en octobre 2009 en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. Par ailleurs, la paruline azurée a été désignée « préoccupante » en 1993 par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Ce statut a été confirmé de nouveau en 2003 dans le dernier rapport sur la situation au Canada. La paruline azurée est protégée en vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) du gouvernement fédéral. La paruline azurée est aussi protégée par la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs du gouvernement fédéral. Les oiseaux, les œufs et les nids ne peuvent être cueillis sans permis scientifique.
Documentation complémentaire
- BANNON, P. et M. ROBERT. 1995. Paruline azurée, p. 910-911 dans GAUTHIER, J. et Y. AUBRY (sous la direction de). Les oiseaux nicheurs du Québec : Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Association québécoise des groupes d'ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, Montréal.1 295 pages.
- COSEPAC. 2003. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Paruline azurée (Dendroica cerulea) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 26 pages.
- MORNEAU, F. 2002. Paruline azurée, QuébecOiseaux, Vol. 114, Hors série 2002, p. 64-66.
|