Liste des espèces fauniques menacées
ou vulnérables au Québec

Petit blongios
Ixobrychus exilis
Least bittern


Fiche descriptive


Rang S : S3
Rang G : G5
Statut au Québec : vulnérable, octobre 2009

Le petit blongios (Ixobrychus exilis), autrefois connu sous le nom de petit butor, est un petit échassier au même titre que le grand héron (Ardea herodias). L’envergure de ses ailes varie entre 41 et 46 cm et son poids moyen est de 80 g. Cet oiseau est donc très effilé, avec de longues pattes et un long cou. La calotte et le dos, noirs chez le mâle et plus pâles chez la femelle, contrastent avec le corps chamois. C'est une espèce difficile à repérer, car elle a un comportement très discret. C’est pourquoi on détecte généralement sa présence par son chant, un « cou-cou-cou » guttural difficilement audible.

Au Canada, le petit blongios se reproduit dans le sud du Manitoba, de l’Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick et probablement en Nouvelle-Écosse. La population nicheuse de cet oiseau au Canada est estimée à environ 1 500 couples et elle est principalement concentrée dans le sud de l'Ontario. La population nicheuse du Québec totaliserait environ 200 à 300 couples qui sont, depuis toujours, très localisés. La grande majorité des mentions proviennent des régions situées le long des rivières des Outaouais et Richelieu, et du fleuve Saint-Laurent, en amont de Québec, ainsi qu‘au sud du fleuve jusqu'aux environs du lac Saint-Pierre. Ils hivernent principalement le long des côtes et du golfe du Mexique, jusqu’au Panama.

Le petit blongios niche dans des marais et des marécages d'eau douce dominés par des plantes aquatiques émergentes, particulièrement les quenouilles (Typha spp.), ainsi que par des arbustes et des zones d'eau libre. Il affectionne particulièrement les milieux humides où le niveau de l’eau varie peu durant l’été (marais aménagés, marais lacustres). L'âge de reproduction de l’espèce n'est pas connu. Il construit son nid dans une touffe de végétation à une hauteur qui varie entre 15 et 76 cm au-dessus du niveau de l'eau. Une couvée contient généralement quatre ou cinq œufs blancs bleutés ou verdâtres. Le succès de nidification est variable en raison de la vulnérabilité des nids à la montée des eaux et à la prédation. Le petit blongios chasse ses proies (petits poissons et invertébrés aquatiques) à l’affût, en eau peu profonde près du bord des marais, ce qui explique son besoin pour des zones d’eaux libres.

Dans l'ensemble de son territoire, la perte d’habitats de nidification en raison de la destruction des milieux humides est la plus importante menace qui pèse sur le petit blongios. Au Québec, le remplissage et l’assèchement des marais pour l’agriculture et l’expansion urbaine ont été reconnus comme les principales causes de cette perte de milieux humides, en particulier dans les basses-terres du Saint-Laurent. Le petit blongios peut également être affecté par l'accumulation de produits toxiques dans l’eau et par les espèces végétales envahissantes qui peuvent modifier son habitat. Par ailleurs, les collisions avec des voitures, des clôtures et des fils électriques peuvent causer des mortalités puisque l’espèce vole généralement à basse altitude.

Le petit blongios est protégé en vertu de la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs, ainsi que par la Loi fédérale sur les espèces en péril. Au Québec, en 2009, l’espèce a été désignée « vulnérable » en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. Pour assurer le maintien des populations, il est nécessaire de préserver et de protéger les terres humides par le biais de mesures de protection et d’intendance. Parmi ces mesures, on compte notamment les programmes instaurés dans le cadre du Plan nord-américain de gestion de la sauvagine (p. ex. le Plan conjoint des habitats de l’Est) et de nombreux programmes d’organismes non gouvernementaux, comme Habitat faunique Canada, Canards Illimités Canada et Conservation de la nature Canada, de même que d’innombrables groupes de conservation locaux. Pour le Québec, des informations sont disponibles au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ).

Documentation complémentaire

  • CHABOT, J. et D. ST-HILAIRE. 1996. La situation du petit blongios dans la région de l'Outaouais. Gouvernement du Québec, Ministère de l'Environnement et de la Faune, Direction régionale de l'Outaouais, Service de l'aménagement et de l'exploitation de la faune. Hull. 45 pages.
  • COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Petit Blongios (Ixobrychus exilis) au Canada – Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 42 pages.
  • FRAGNIER, P. 1995. Petit blongios, p. 240-241 dans GAUTHIER, J. et Y. AUBRY (sous la direction de). Les oiseaux nicheurs du Québec : Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Association québécoise des groupes d'ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, Montréal. 1 295 pages.
  • GIBBS, J. P., F. A. REID et S. M. MELVIN. 1992. Least Bittern, p. 51-69 in The Birds of North America, No 17 (A. Poole and F. Gill, Eds.) Philadelphie : The Academy of Natural Sciences; Washington, D. C. : The American Ornithologists' Union. 400 pages.
  • JOBIN, B., C. LATENDRESSE et L. ROBILLARD. 2007. Habitats et inventaires du Petit Blongios sur les terres du ministère de la Défense nationale à Nicolet, Québec, étés 2004, 2005 et 2006, Série de rapports techniques No 482, Service canadien de la faune, Environnement Canada – Région du Québec, Sainte-Foy (Québec).
  • JOBIN, B., L. ROBILLARD et C. LATENDRESSE. 2009. Response of a Least Bittern population (Ixobrychus exilis) to interannual water level fluctuations, Waterbirds 32: 74-80.

Petit blongios
 

Aire de répartition

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Dernière modification : Décembre 2021