La sterne de Dougall est un oiseau marin de la famille des Laridés (goélands). Un peu plus gros qu’un geai bleu (Cyanocitta cristata), son allure générale est très effilée. Le mâle et la femelle ont un plumage semblable; les ailes sont grises et le corps est blanc, alors que la calotte et le bec sont noirs. En été, la couleur du bec permet de distinguer la sterne de Dougall des autres espèces de sternes qui, elles, ont le bec rouge.
Au Canada, la sterne de Dougall ne niche que dans trois provinces, soit au Québec, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse. Dans cette dernière province se trouvent d’ailleurs plus de 90 % des couples reproducteurs au pays. Au Québec, l'espèce se reproduit en un seul endroit, soit aux îles de la Madeleine, sur l’île aux Cochons, et sur un îlot artificiel situé près de Grande-Entrée. Ces deux sites représentent actuellement la limite nord de l’aire de répartition mondiale de l’espèce. La première mention confirmée de la nidification de cette sterne aux îles de la Madeleine date de 1983. Cependant, des observations non compilées laissent supposer que l'espèce y nichait annuellement depuis 1972, mais en petit nombre.
Cet oiseau marin niche habituellement au travers des colonies d’espèces de goélands, dans lesquelles elle représente toujours un faible pourcentage des oiseaux présents. Les adultes peuvent s’accoupler à l’âge de trois ans. Le nid est construit à même le sol et il est parfois caché sous la végétation. La femelle y pond habituellement un ou deux œufs. Les deux parents participent à l’élevage.
Depuis les années 1930, les effectifs nord-américains de cette espèce ont subi des baisses majeures. Un déclin important a été notamment observé au cours de deux périodes, soit de 1935 à 1952, et de 1972 à 1978. Aujourd'hui, sa population aux îles de la Madeleine est évaluée à moins de cinq couples. La récolte des œufs, l'abattage sur les aires d'hivernage en Guyane, la prédation et la compétition pour les habitats liés à l'expansion de certaines populations d’espèces de goélands de même que la pollution des eaux nuiraient à l'espèce.
La présence de la sterne de Dougall fait actuellement l'objet d'un suivi au Québec. Des observations sont disponibles au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Un rapport de situation a été publié en 2009. Un premier plan de rétablissement canadien a été publié en 1993 et un autre en 2006. Sa mise en œuvre au Québec est coordonnée par les biologistes du Service canadien de la faune. Le plan ou programme vise à accroître la productivité des oiseaux nicheurs et à aménager l’aire de répartition de la population en fonction de colonies d’autres espèces de sternes largement réparties. Un des objectifs du plan vise à assurer la conservation de petites colonies nichant à l’île de Sable en Nouvelle-Écosse et aux îles de la Madeleine.
Documentation complémentaire
- COSEPAC. 2009. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) au Canada - Mise à jour. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 55 pages.
- ENVIRONNEMENT CANADA. 2006. Programme de rétablissement de la Sterne de Dougall (Sterna dougallii) au Canada, Série de Programmes de rétablissement de la Loi sur les espèces en péril, Environnement Canada, Ottawa. 41 pages.
- RAZUREL. E. 1995. Sterne de Dougall, p. 532-537 dans GAUTHIER, J. et Y. AUBRY (sous la direction de). GAUTHIER, J. et Y. AUBRY (sous la direction de). 1995. Les oiseaux nicheurs du Québec : Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional. Association québécoise des groupes d'ornithologues, Société québécoise de protection des oiseaux, Service canadien de la faune, Environnement Canada, région du Québec, Montréal, xviii + 1295 pages.
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