Liste des espèces fauniques menacées
ou vulnérables au Québec

Tortue luth
Dermochelys coriacea
Leatherback turtle


Fiche descriptive


Rang S : SNA
Rang G : G2
Statut au Québec : menacée, octobre 2009

La tortue luth est considérée comme la plus grande tortue au monde. Sa carapace bleu-noir est formée de peau lisse et incrustée de petits os. Comme toutes les tortues de mer, les pattes avant de la tortue luth ont la forme de nageoires et n’ont pas de griffes. La tortue luth mesure jusqu'à 2,4 m de long et 3,6 m de large; elle pèse jusqu'à 900 kg.

La tortue luth est une tortue de mer migratrice qui se reproduit dans les eaux tropicales ou subtropicales et qui se déplace vers les eaux tempérées le reste de l'année. Elle est probablement entraînée vers le nord par les courants océaniques ou par les concentrations de méduses, qui composent l'essentiel de son régime alimentaire. La population canadienne de l'Atlantique Nord est observée régulièrement de juin à octobre, au large de la côte Atlantique, à l'est de Terre-Neuve et parfois jusqu'au Labrador. Au Québec, cette tortue marine fréquente les côtes dans le golfe du Saint-Laurent. Des observations récentes ont été rapportées dans le secteur des îles de la Madeleine (2006), sur la Basse-Côte-Nord (2008), à l'île d'Anticosti (2004), aux Îles de Mingan (2006) et en Gaspésie (2008).

La tortue luth est une excellente nageuse. Elle passe la majeur partie de sa vie en mer, mais elle pond ses œufs sur la terre ferme. L'âge auquel elle atteint la maturité sexuelle est inconnu. Dans l'Atlantique, elle niche de quatre à dix fois par saison, c'est-à-dire de novembre à avril. Une femelle pond de 50 à 170 œufs, mais de nombreux œufs n’ont pas de vitellus et n’éclosent pas. L'incubation varie de 53 à 74 jours. L'espèce a la capacité remarquable de maintenir une température corporelle jusqu'à 18 °C plus élevée que son environnement, ce qui lui permet de demeurer active dans des eaux relativement froides.

En 2000, on estimait qu'il y avait moins de 30 000 femelles reproductrices à l’échelle mondiale. Par contre, des inventaires (aérien et terrestres) effectués en 2009 sur les côtes du Gabon (à l’ouest de l’Afrique équatoriale), ont permis de relever le plus grand rassemblement de femelles reproductrices connu à ce jour à l’échelle mondiale. Il a été estimé que le nombre total de femelles qui viennent pondre à cet endroit peut atteindre 41 000 à raison d’environ 6000 à 20 000 femelle par année. Parmi les principales menaces pour l’espèce, notons la collecte d'oeufs par les humains, les prises accidentelles dans les filets de pêche, la prédation naturelle, la perte de sites de nidification causée par le développement commercial, la pollution des rives, l'ingestion de plastique et d’autres débris mépris pour des proies et l'éclairage artificiel des sites de pontes (plages) qui désoriente les nouveau-nés qui doivent se rendre à l’océan.

La présence de la tortue luth fait l'objet d'un suivi au Québec. Des informations sont disponibles auprès de l’Atlas des amphibiens et des reptiles du Québec (AARQ) et auprès du Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec (CDPNQ). Un plan d’action visant à mieux cerner la situation des tortues marines au Québec a été publié en 2006. Ce plan consiste à augmenter les connaissances sur la répartition, la situation et l’écologie de cette espèce. Dans le cadre de ce plan, il est prévu qu’un réseau de différents intervenants de tous les secteurs du Saint-Laurent maritime (la Basse-Côte-Nord, l’île d’Anticosti, la Gaspésie, les îles de la Madeleine et le Labrador) soit mis à contribution. Par ailleurs, un rapport sur la situation ainsi qu’un plan de rétablissement ont été publiés pour le Canada en 2001 et en 2006 respectivement.

Documentation complémentaire

Tortue luth
 

Aire de répartition

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Québec


Carte de l'Amérique du Nord

Amérique du Nord

 


Dernière modification : Décembre 2021