Rainette faux-grillon boréale
Nom français
Rainette faux-grillon boréale
Autre(s) nom(s) français
Rainette faux-grillon boréale
Nom anglais
Boreal chorus frog
Autre(s) nom(s) anglais
Boreal chorus frog - Baie James Population, Swamp cricket frog, Striped chorus frog, Pickering frog
Nom scientifique
Pseudacris maculata
Grand groupe
Amphibiens
Espèces d'intérêt
Grenouilles
Espèce à statut
Susceptible d’être désignée comme menacée ou vulnérable
Dans cette page :
Description
La rainette faux‑grillon boréale est une petite grenouille munie de ventouses au bout des doigts. Elle peut être confondue avec la rainette faux‑grillon de l’Ouest, si bien que les experts s’appuient sur des analyses génétiques pour les différencier.
Identification
Taille
Longueur totale de la femelle : 2,1 à 3,7 cm; mâle : 1,9 à 3,2 cm.
Poids
Environ 1 g.
Traits caractéristiques
Sa couleur varie du gris pâle au brun foncé ou parfois au vert olive. Le ventre et les côtés sont blanchâtres. Une bande latérale foncée est visible du museau à l’aine, en traversant l’œil. Une ligne pâle sur la lèvre supérieure et trois larges lignes longitudinales plus sombres sur le dos peuvent être observées. Sa peau est légèrement granuleuse.
Distinction
C’est surtout par le chant des mâles reproducteurs qu’il est possible de distinguer les rainettes. Il se compose d’un long crissement sec et ascendant qui se répète à intervalles réguliers. Contrairement à la rainette crucifère, les ventouses de ses orteils sont très petites. Elle ressemble beaucoup à la rainette faux‑grillon de l’Ouest.
Espèces similaires
Rainette faux‑grillon de l’Ouest
Rainette crucifère
Rainette versicolore
Répartition
En Amérique du Nord, la rainette faux‑grillon boréale se trouve au centre des États-Unis. Au Canada, elle est présente dans l’ensemble du nord de l’Ontario jusqu’aux Territoires du Nord‑Ouest, le long de la vallée du Mackenzie. Au Québec, elle vit à l’extrémité sud de la baie James, dans la région de la baie de Rupert.
Présence au Québec
Origine
Indigène
Statut de résidence des populations
Cette espèce vit au Québec toute l’année.
État de la situation
Des analyses génétiques suggèrent que les rainettes faux‑grillon du Québec et de certaines populations de l’Ontario appartiennent à la rainette faux‑grillon boréale (Pseudacris maculata), et non à la rainette faux‑grillon de l’Ouest (Pseudacris triseriata). Peu importe la conclusion à venir, la situation des populations de rainettes faux‑grillon reste précaire dans le sud du Québec et peu documentée dans le nord de la province (Baie‑James).
Sauf quelques mentions ponctuelles de sa présence à la Baie‑James, aucune donnée sur sa répartition ou la tendance des populations de l’espèce n’est disponible pour le Nord‑du‑Québec. Il est difficile d’en estimer les chances de survie à moyen terme. La documentation sur son état de situation est insuffisante. De plus, elle se trouve dans des conditions en constante évolution.
Rangs de précarité
Les rangs de précarité pour cette espèce sont :
- Rang G : G5
- Rang N : N5
- Rang S : S2
Observation
Vous pouvez transmettre vos observations de rainettes faux‑grillon au Centre de données sur le patrimoine naturel du Québec, sur l’Atlas des amphibiens et reptiles du Québec ou sur iNaturalist .
Habitat
La rainette faux‑grillon boréale fréquente les clairières, les prairies humides, les friches, les plantations d’arbustes humides et les milieux agricoles de faible intensité (ex. cultures de foin ou pâturages).
Ces habitats doivent comprendre des milieux humides qui s’assèchent en été, comme des marais, des marécages et des fossés de drainage.
L’hiver, elle peut survivre jusqu’à -5 à -7 °C grâce aux réserves de glycogène contenues dans son foie. Elle hiberne à la surface du sol, cachée sous des feuilles, des troncs d’arbres morts, des racines ou des pierres.
Alimentation
Sous forme de têtard, la rainette faux‑grillon boréale est herbivore et se nourrit d’algues. Une fois adulte, elle mange surtout des insectes comme des coléoptères, des mouches ou des fourmis ainsi que des araignées.
Reproduction
La rainette faux‑grillon boréale se reproduit tôt au printemps et pond ses œufs en petites grappes qui adhèrent à la végétation aquatique. L’incubation prend moins de 15 jours et les têtards se métamorphosent en adultes après un ou deux mois. Cette adaptation lui permet de se reproduire dans des milieux aquatiques temporaires qui s’assèchent généralement en juillet. Ces milieux ne sont pas accessibles aux poissons qui sont des prédateurs pour les têtards.
Menaces pour l’espèce
Les menaces qui pèsent sur la rainette faux‑grillon boréale sont peu documentées et mal connues.
La situation de l’espèce est potentiellement menacée par l’inondation des sites de reproduction causé par la montée du niveau des océans dans les grands marais côtiers. Ce type de phénomène peut s’aggraver avec les changements climatiques. L’inondation de ces sites par la modification des régimes d’écoulement des rivières, comme avec la construction d’un barrage hydroélectrique, représente aussi une menace.
Comme il existe peu d’information sur la répartition de l’espèce et sur la localisation des sites de reproduction, il est difficile d’évaluer leurs effets néfastes sur les populations.
Désignation et rétablissement
La rainette faux‑grillon boréale possède les statuts suivants selon :
- la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables (Québec) : aucune; espèce susceptible d'être désignée menacée ou vulnérable;
- la Loi sur les espèces en péril (Canada) : Consultez le Registre public des espèces en péril pour en savoir plus.
Apprenez-en plus sur le processus de désignation des espèces fauniques au Québec.
En complément
Avant les années 1990, il était convenu que quatre sous-espèces de rainettes faux‑grillon de l’Ouest existaient : P. triseriata triseriata, P. triseriata maculata, P. triseriata feriarum et P. triseriata kalmi. Les entités taxinomiques ont été par la suite élevées au rang d’espèce (P. triseriata, P. maculata, P. feriarum, P. kalmi) plutôt que de sous-espèce. Des analyses génétiques récentes indiquent que l’ADN mitochondrial Lire le contenu de la note numéro 1 de rainettes faux‑grillon qui vivent dans le sud du Québec correspondrait à celui de la rainette faux‑grillon boréale (Pseudacris maculata) et non de la rainette faux‑grillon de l’Ouest (Pseudacris triseriata). De nouvelles analyses génétiques sont en cours pour confirmer les résultats.
Pour en savoir plus
CROTHER, B. I. (2017). Scientific and Standard English Names of Amphibians And Reptiles of North America north of Mexico, with comments regarding confidence in our understanding – eighth edition. Committee on standard english names and scientific names. Official names list of American Society of ichthyologists and herpetologists, Canadian herpetological society, Partners in amphibian and reptile conservation, Society for the study of amphibians and reptiles, The herpetologists’ League. John J. Moriarty, Minnesota. 102 p.
ÉQUIPE DE RÉTABLISSEMENT DE LA RAINETTE FAUX‑GRILLON DE L’OUEST DU QUÉBEC (2019). Plan de rétablissement de la rainette faux‑grillon de l’Ouest (Pseudacris triseriata) — 2019‑2029, produit pour le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs, Direction générale de la gestion de la faune et des habitats. 65 p.
GREEN, D. M. (2012). Noms français standardisés des amphibiens et des reptiles d’Amérique du Nord au nord du Mexique. Society for the Study of Amphibians and Reptiles. Salt Lake City (Utah) – Le Musée Redpath de l’Université McGill, Montréal, Québec. 63 p.
INTEGRATED TAXONOMIC INFORMATION SYSTEM (ITIS) (2019). Integrated Taxonomic Information System. [En ligne] [https://www.itis.gov/ ]
NATURESERVE (2019). NatureServe explorer. [En ligne] [https://explorer.natureserve.org/ ]
RODRIGUE, D. et J.-F. DESROCHES (2018). Amphibiens et reptiles du Québec et des Maritimes, Édition revue et augmentée, Éditions Michel Quintin, Montréal, Québec. 375 p.
SPECIES 2000 & ITIS CATALOGUE OF LIFE (2019). Catalogue of Life: Monthly edition. [En ligne] [http://www.catalogueoflife.org/ ]
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Note de bas de page numéro 1Il s’agit d’un ADN spécifique aux mitochondries qui est particulièrement utilisé en génétique des populations. Il se distingue de l’ADN contenu dans le noyau des cellules.
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Dernière mise à jour : 16 avril 2024