Fiches individuelles d'animaux importuns

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Mouffette rayéeMephitis mephitis

Moufette rayée

La mouffette possède des yeux noirs, de petites oreilles rondes, une longue queue touffue et de courtes pattes. Son pelage est noir, long et lustré, avec une petite rainure blanche sur le front et deux bandes blanches sur le dos. Elle a une odeur caractéristique, nauséabonde.

Dommages et indices
 
Dommages
Indices

Alimentation

Dans les cultures de maïs;

Dans les poulaillers (surtout les œufs, quelquefois les oiseaux);

Nourriture laissée à l’extérieur et destinée aux animaux domestiques;

Dans les déchets;

Dans les jardins (occasionnellement), les pelouses;

Des abeilles et des larves des ruches.

La mouffette ne mange que les épis du bas.

Oeufs ouverts à un bout, les coquilles étant tournées vers l'intérieur de l'oeuf. Occasionnellement, 1 ou 2 volailles tuées; elle peut cependant en prendre l'habitude et retourner de façon répétée.

Présence de trous coniques dans le gazon, ayant un diamètre de 7 à 10 cm à l'embouchure, tourbe retournée.

Odeur : l’odeur caractéristique de cet animal est un indice facile à déceler. On doit cependant se méfier, car l'odeur peut provenir d'un autre déprédateur qui s'est fait asperger. Lorsqu'elle est surprise ou abattue par une arme inappropriée, elle répand une odeur excessivement forte, persistante et difficile à éliminer.

Activités à proximité des habitations

Elle s’abrite dans un terrier sous les chalets, maisons, cabanons, galeries, piles de déchets ou entre les cordes de bois.

Elle rôde autour des habitations Les gens et les animaux risquent de se faire arroser. Elle peut entrer dans les caves et tomber dans les margelles de fenêtres de sous-sol.

Empreintes : les pattes sont pourvues de cinq griffes à l'avant et à l'arrière. Le pied arrière a une longueur de 3 cm.

Fèces : elles contiennent la partie indigeste des insectes (carapace).

Indices à ne pas confondre

Pelouses

Les trous peuvent aussi être l'oeuvre d'un chien ou d'une marmotte.

Poulaillers

Raton laveur : les volailles ont souvent la tête coupée, la poitrine ouverte et mâchée, et les entrailles sont consommées. On peut retrouver des morceaux de chair près de l'eau. Les oeufs sont souvent fracturés suivant l'axe le plus long et le matériel du nid est déplacé.

Renard : il mange d'abord la poitrine et les cuisses. La victime a souvent les doigts retroussés, car le renard tire sur les tendons en s'alimentant.

Belettes, visons, chiens, ratons laveurs : ils tuent généralement plusieurs oiseaux à la fois, contrairement à la mouffette qui n'en tue qu'un ou deux.

Maïs

Raton laveur : on retrouve plusieurs épis partiellement mangés, les feuilles étant rabattues vers le bas de l'épi. Les tiges du maïs sont cassées car l'animal essaie d'y grimper.

Rôle bénéfique

La mouffette se nourrit d’un très grand nombre d’insectes, de souris, de campagnols et de rats qui sont nuisibles à l’agriculture, aux exploitations avicoles et aux jardins potagers. Sa fourrure est de bonne qualité et elle est très durable, cependant elle ne possède à peu près aucune valeur commerciale et est très peu recherchée.

Particularités

La mouffette est un animal nocturne qui s'adapte à presque tous les types de milieux. Elle a particulièrement su tirer profit des régions agro-forestières et semi-urbaines, où elle trouve abri et nourriture en abondance. C'est un omnivore qui se nourrit à peu près de tout : insectes (dont les abeilles), vers, araignées, couleuvres, grenouilles, petits rongeurs, oisillons et oeufs, fruits, noix, maïs, charogne et déchets.

La mouffette utilise un terrier pour l'élevage des jeunes en été et pour la semi-hibernation en hiver. Elle a une portée par année, de 2 à 10 petits (moyenne de 5 à 7). Un terrier peut contenir une ou plusieurs mouffettes, selon des combinaisons très variées d'âge et de sexe. Cette combinaison pouvant varier d’une journée à l’autre.

Quoi faire?

Toute intervention effectuée à l'endroit des animaux importuns doit être guidée par un souci premier de mise en valeur et de conservation des ressources. Les méthodes visant à éliminer les individus indésirables devraient toujours être considérées de prime abord dans la perspective des récoltes légales, que ce soit par la chasse ou le piégeage (selon les différentes espèces), de même qu'en fonction de l'usage à une fin quelconque du spécimen (peaux, consommation, etc.).

La rage

La mouffette est une espèce qui peut être porteuse du virus de la rage. Évitez les mouffettes dont le comportement est étrange, qui sont particulièrement peu farouches ou qui s’aventurent en plein jour hors de leur gîte.

Ne touchez jamais un cadavre de mouffette. Si vous en trouvez un, enlevez-le avec une pelle ou avec un autre instrument. Si c’est impossible, mettez des gants de caoutchouc ou de cuir. Nettoyez ces gants et lavez-vous les mains avec un produit désinfectant, puis rincez à l’alcool à friction. Si un animal domestique s’est fait mordre par une mouffette, consultez un vétérinaire.

Méthodes préventives

Méthode commune à tous les types de dommages

Éliminer ce qui attire la mouffette : terriers, débris, carcasses d’automobiles, piles de bois, etc. Disposer les déchets dans un contenant approprié.

Alimentation dans les déchets

Exclusion

Disposer les poubelles dans un contenant bien étanche, en métal ou en plastique et pourvu d'un couvercle bien serré. Lorsque des sacs de matière plastique sont utilisés, ils doivent être déposés dans un coffre solide (en bois, par exemple), pourvu d'un couvercle à charnière et muni d'un dispositif de fermeture étanche (très utile aussi contre le raton laveur).

Habitudes à modifier

Ne sortir les poubelles que le matin de la journée prévue pour l’enlèvement des ordures et surtout, éviter de laisser celles-ci dehors durant la nuit, la mouffette étant nocturne.

Répulsifs 

Il existe des produits commerciaux destinés aux mouffettes. On peut aussi utiliser de l'ammoniaque ou des boules à mites. L'efficacité des répulsifs est souvent limitée et ces produits peuvent être assez dispendieux. 

Alimentation dans les jardins, cultures et ruches

Exclusion

Clôture en grillage métallique dont la maille est de 5 cm ou moins. On doit utiliser des piquets de métal, de 1,5 à 1,8 m de hauteur, espacés de 2 à 3 m et enfoncés de 30 à 60 cm. La clôture comporte 3 parties : 

  • Une section enfouie dans le sol (25-30 cm minimum, 45-60 cm idéalement). L’excédent peut être replié en L vers l’extérieur.
  • Une section médiane de 1 m de hauteur.
  • La section du haut (30-45 cm) n’est pas fixée aux piquets et est légèrement repliée vers l’extérieur. Il est suggéré d’utiliser du grillage métallique en rouleau de 1,8 m de largeur.

Autre type de clôture : en grillage métallique de 1 m de hauteur dont 40 cm est enfoui dans le sol et est plié en L vers l'extérieur. La maille doit être au plus de 5 cm. Les poteaux (3 x 3 cm) sont enfouis sur une profondeur de 25 cm et sont distants de 2 m. On peut également utiliser une clôture électrique.

Pour les ruches, on peut utiliser une clôture telle que décrite ci-haut ou on peut monter celles-ci sur un poteau de 1 m de hauteur.

Alimentation dans les poulaillers

Exclusion

Boucher tous les accès près du sol, fermer toutes les ouvertures avec du grillage métallique dont la maille est d’au plus 5 cm.

Creusage de terriers, refuge sous les bâtiments

Exclusion 

Boucher tous les accès près du sol, sauf un, avec de la broche, de la tôle ou du ciment. Mettre 1 kg de boule à mites dans le terrier ou dans l'endroit occupé. On peut couvrir le sol de la sortie avec de la farine afin de pouvoir s'assurer que la mouffette a bien quitté son nid. Boucher alors le dernier accès.

Note : les jeunes naissent à la mi-mai et commencent à sortir au début de juillet.

Activités à proximité des habitations (margelles et fenêtres de sous-sol, odeurs suite à une aspersion)

La mouffette n’étant pas une bonne grimpeuse, placer très délicatement un madrier ou une planche qui aidera l’animal à sortir. On peut munir la planche de traverses, à tous les 15 cm, pour aider la mouffette. Fermer ensuite la margelle à l’aide d’un treillis métallique.

Pour supprimer les odeurs de la mouffette, différents produits sont offerts sur le marché. Les meilleurs substituts domestiques sont l'eau de Javel ou du vinaigre (1 partie pour 10 parties d'eau). Le jus de tomates ne serait pas très efficace. Les taxidermistes utilisent un produit commercial à base d'huile de cèdre pour éliminer les odeurs des peaux de mouffette.

Méthodes de contrôle

Relocalisation

Il est fortement déconseillé de relocaliser les moufettes loin de leur lieu de capture. Chaque déplacement comporte un risque d’introduire de nouvelles maladies compte tenu des dangers de dispersion du virus de la rage et des risques de récidive des individus causant les problèmes dans la région. Si les méthodes d’exclusion n’ont pas été effectuées, ce n’est qu’une question de temps pour qu’un autre animal ne vienne prendre la place de l’animal prélevé.

Prélèvement au moyen d'un piège mortel

Utiliser les pièges en X de dimension 18 cm par 18 cm (nº 220) ou 16 cm par 16 cm (nº 160), avec comme appât de la nourriture pour chats (à base de poisson), du beurre d'arachides, des sardines ou du poulet. Cette méthode présente cependant des inconvénients, puisque l'on risque de capturer des animaux domestiques (chats) à cause de l'appât.

Prélèvement au moyen d'une arme à feu

L'animal étant nocturne, cette méthode peut s'avérer dangereuse et la décharge d'armes à feu peut même être interdite dans certaines municipalités.

Pour en savoir plus

Banfield, A.W.F. 1977 Les mammifères du Canada. 2e édition. Les Presses de l’Université Laval et University of Toronto Press. Ste-Foy. 406 p.

Bird, David M. 1987. Les petits animaux sauvages autour de la maison, comment s'en accommoder. Centre de conservation de la faune ailée de Montréal. 122 p.

MNR. 1988. Quand les mouffettes deviennent une nuisance. Ministère des Ressources naturelles de l'Ontario. Dépliant d'information.

Ministère de l’Environnement et de la Faune, 1998. 4e édition. Piégeage et gestion des animaux à fourrure : cours menant au certificat du piégeur dans le cadre du Programme d'éducation en sécurité et en conservation de la faune.

Prescott, J. et P. Richard. 1996. Mammifères du Québec et de l’est du Canada. Éditions Michel Quintin. Waterloo. 399 p.

 

Dernière modification : 2008-09-09